Emmanuel Macron au Fort de Joux ? Un « truc » éventé

On se souvient de « l’itinérance mémorielle » d’Emmanuel Macron sur les sites de la Grande Guerre à l’automne 2018, aux détours de la crise des Gilets Jaunes… A chaque fois qu’il est en difficulté, le président de la République joue du même ressort : il commémore, il inaugure, jamais avare de mots exaltés et de considérations morales à asséner. 

 C’est dans cette veine, celle de la commémoration consensuelle, que se situe son déplacement de demain jeudi 27 avril au Fort de Joux. Un déplacement ultra-balisé : arrivée en hélicoptère à proximité du Fort, derniers mètres en voiture, sous la protection d’importantes forces de sécurité positionnées depuis la veille, arrivée au Fort – un nid d’aigle facile à « sécuriser » – où l’attendront des invité-e-s trié-e-s sur le volet… 

 Il s’agit de célébrer le 220ème anniversaire – un nombre dont on notera qu’il offre des perspectives nouvelles au président s’il veut ainsi occuper la fin de son mandat ! – de la mort de Toussaint Louverture, un homme qui lutta toute sa vie contre l’esclavage et pour les droits humains ; et qui en paya le prix. 

 Nous ne pouvons que nous réjouir de la célébration d’un homme qui fut, toute sa vie, un révolté, un insurgé. Mais l’ironie de cet hommage ne nous échappe pas, à l’heure où le mouvement social est criminalisé, où tout manifestant est un suspect en puissance, de Sainte-Soline à Bure. 

 Nous dénonçons en revanche le climat dans lequel se déroule cette visite, loin, très loin, de l’apaisement et de l’unité promis : arrêté préfectoral d’interdiction de tout rassemblement et, bien sûr, des désormais célèbres « dispositifs sonores portatifs » ; aucun temps d’échange prévu avec les citoyens mobilisés contre la réforme des retraites et contre une gouvernance de plus en plus autoritaire et lointaine. 

 Europe Écologie – Les Verts Franche-Comté s’associe aux initiatives et manifestations pacifiques qui, ce jeudi 27 avril, témoigneront de la colère des Comtoises et des Comtois envers un président qui ne viendra dans le Doubs que pour ne pas les voir ni les entendre.