Salon Bio&Co ? L’écologie est ailleurs !
Cette année encore, le salon Bio&Co s’installera à Micropolis, surfant sur l’aspiration de milliers de personnes à vivre mieux, à s’alimenter et se soigner de façon plus saine, à réduire leur impact sur la planète.
Tous les exposants ne sont pas des arnaqueurs et on trouvera sans doute au fil des allées du bon pain, du fromage de qualité ou de chaudes chaussettes de laine.
Les visiteurs s’amuseront sans doute aussi des stands qui prétendront exploiter leur crédulité et leur vendre, parfois pour une bouchée de pain, parfois pour des sommes astronomiques, des pierres qui soignent tous les maux, des amulettes magiques ou presque, des crèmes miraculeuses, des gadgets formidables pour renouer avec le cosmos ou équilibrer leurs chakras !
Il y a plus grave, du côté des nombreuses conférences proposées au public. Une poignée à peine sont sérieuses, invitant à comprendre la crise écologique ou à adopter une bonne hygiène de vie. Beaucoup d’autres sont farfelues – thème obscur, références pseudoscientifiques absconses, pratiques ésotériques, intervenants aux titres ronflants octroyés par des écoles inconnues, qui vendent des produits inutiles et des « stages » coûteux – et même dangereuses, quand elles donnent crédit à des thèses complotistes, quand elles conduisent des parents inquiets à confier leur santé et celle de leurs enfants à des gourous et des charlatans ou des personnes malades à retarder une prise en charge sérieuse par des praticiens aux techniques éprouvées.
Et que penser du tapis rouge déployé pour Henri Joyeux, médecin radié de l’Ordre National des Médecins pour ses propos répétés sur les vaccins, suspecté d’avoir conduit des essais cliniques clandestins sur d’éventuels traitements des maladies d’Alzheimer et de Parkinson ? Au fil de trois conférences, il pourrait continuer à mobiliser ses adeptes crédules ? Soyons clairs : c’est révoltant.
Nous dénonçons l’exploitation commerciale de l’aspiration de nos concitoyens à vivre mieux. Nous dénonçons la confusion entretenue entre l’agriculture biologique et la vente de produits aux vertus non démontrées et à la composition incertaine.
Nous invitons les Franc-Comtoises et les Franc-Comtois à faire preuve de discernement : l’écologie, décidément, ne passera pas par ce salon qui n’a de « bio » que le nom.
Dominique Voynet, Secrétaire régionale d'EELV Franche-Comté