Lettre ouverte au Premier Ministre

Monsieur le Premier ministre François Bayrou,
Le 22 janvier, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a félicité Nemesis pour leur « combat », dont il a déclaré être proche. Ces propos sont inacceptables.
Nemesis est un groupe identitaire, d’extrême-droite, qui détourne la lutte féministe pour exprimer et promouvoir le racisme. A Besançon, en mars 2024, des militantes de ce groupuscule ont accroché une banderole assimilant les étrangers en situation irrégulière à des violeurs. Ensuite, elles ont profité du carnaval de la ville pour brandir au milieu du défilé des pancartes « libérez-nous de l’immigration », « violeurs étrangers dehors ». Elles ont réitéré leur coup de communication un mois plus tard à Dole, lors d’un festival populaire et familial, dans des conditions similaires. Enfin, elles se sont introduites à la cérémonie des vœux de la Maire de Besançon aux agents pour l’accuser de complicité avec les viols commis par les étrangers.
A chacun de ces événements, les personnes ayant publiquement condamné ces actes furent victimes de raids de cyber-harcèlement : des dizaines, voire des centaines de message d’insultes et de menaces leur furent envoyés. La Maire de Besançon fut notamment visée. Elle a porté plainte.
De plus, par ces actes, le collectif Nemesis dévoie la lutte féministe pour laquelle tous les viols sont des actes ignobles, peu importe par qui ils sont commis. Chaque viol est un crime et chaque violeur doit être jugé, indépendamment de sa nationalité.
Un ministre de l’Intérieur ne peut féliciter et partager le combat de militantes incitant à la haine raciale, déclenchant des vagues de cyber-harcèlement à l’encontre de ses administrés et des élus de la République.
Sa reculade le 24 janvier s’apparente davantage à une dénégation sous la pression qu’à une sincère méconnaissance du collectif Nemesis. Nous ne pouvons pas croire que le ministre de l'intérieur ignore la nature des organisations qu'il rencontre.
Bruno Retailleau ne peut plus être Ministre de l’Intérieur. Nous vous demandons de l’exclure du gouvernement.
Edwige Groult et Arthur Stell
Co-secrétaires du groupe local des Ecologistes de Grand Besançon