"Respecter les attentes environnementales" ?
Ci-dessous, notre réponse à l'annonce de la ministre de l'agriculture, Annie Genevard, des priorités du "Comité des solutions" (voir la publication de la ministre en bas de cette page)
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Formidable nouvelle pour l'environnement : la 'Ferme France' s’apprête, grâce à un généreux "comité des Solutions" à accueillir une généreuse dose de dérogations sur des substances phytosanitaires interdites chez nous mais couramment utilisées ailleurs en Europe. Quelle avancée !
Car enfin, quoi de mieux pour respecter notre biodiversité que d’autoriser un peu plus de ce qui l'empoisonne ? Ce Comité des solutions s'engage avec un pragmatisme exemplaire : en identifiant d'abord les produits nocifs dont il serait dommage de se priver, puis en promettant d'y substituer des alternatives — plus tard, bien sûr.
Et ne vous méprenez pas, la promesse de solutions « durables » (technosolutionnisme, chimie...) est bien là, en toute fin de programme, avec un modeste budget de 146 millions. On voit la priorité…
Rassurons-nous ! Ces mesures "ambitieuses" ont au moins le mérite de clarifier les priorités de ce gouvernement : l’écologie, mais pas tout de suite. C'est d'ailleurs écrit noir sur blanc, quand la ministre écrit "en respectant les attentes environnementales", il y a bien le verbe "attendre". donc pour l'environnement, on repassera ! Car en attendant, il y a urgence, nous dit-on, à renforcer notre compétitivité et à « protéger nos cultures », mais visiblement moins à protéger les sols, l’eau, ou la santé des générations à venir.
Chapeau bas pour ce bel exercice de contorsion entre les exigences de l'agro-industrie et les impératifs environnementaux… Une vraie performance de funambule, dans lequel nous allons collectivement nous casser la figure.