Polluants éternels : une belle victoire d'étape !
En adoptant à l’unanimité - contre l’avis du gouvernement et des lobbies - la proposition de loi écologiste portée par Nicolas Thierry, visant à restreindre la fabrication et la vente de produits contenant des PFAS, les parlementaires apportent une première réponse aux inquiétudes de la population, s’agissant d’une pollution préoccupante, connue depuis 25 ans aux États-Unis et constamment sous-estimée en France, où les pouvoirs publics n’ont RIEN fait ou presque pour la contenir.
Scandalisés par cette inertie, des citoyen·nes se sont mobilisé·es pour évaluer la gravité de la pollution par les PFAS, dans le corps humain (via des analyses de cheveux ) et l’environnement (via des recherches dans l’eau potable). Les Écologistes de Franche-Comté et du Pays dolois, qui ont accueilli Nicolas Thierry à Dole le 9 mars dernier, se sont associés à cette campagne d’alerte et de sensibilisation.
Des PFAS – dont des molécules interdites depuis des années – ont été retrouvés dans chacun des échantillons de cheveux analysés autour de Dole. C’est d’ailleurs le cas dans 94 % des 152 prélèvements réalisés à travers la France. Et cela alors même qu’une vingtaine de molécules seulement ont pu être recherchées, sur une famille de produits qui en comporte plusieurs milliers. En vérité, les PFAS sont partout dans notre environnement, comme le confirment les analyses réalisées dans l'eau potable distribuée dans 26 communes : on les retrouve dans 80% des cas. Les prélèvements réalisés à Dole et Tavaux en font partie. (voir le tableau ci-après)
On nous objectera que les molécules contestées sont retrouvées en petite quantité, en dessous des « normes » ? On sait que ces normes – qui ont été fixées sous la pression des entreprises productrices et utilisatrices, sont contestées par les scientifiques.
On sait aussi que l’impact sanitaire de ces produits est largement lié à un «effet cocktail » - c’est l’effet que peut avoir un mélange de différentes molécules toxiques sur la santé - et à des durées d’exposition très longues. Certaines des molécules retrouvées dans l’eau et les cheveux sont interdites depuis près de 15 ans !
Les Écologistes de Franche-Comté et du Pays dolois se félicitent de l’adoption de la proposition de loi en 1ère lecture. Et demandent au Sénat qui aura à l’examiner prochainement, de ne pas céder aux pressions des lobbies et de ne pas renvoyer l’entrée en vigueur des restrictions de production et d’usage aux calendes grecques, comme cela a si souvent été le cas, avec le glyphosate, les néonicotinoïdes ou les pesticides.